Comment utiliser le sulfate de cuivre
Le sulfate de cuivre est un composé chimique pouvant se présenter sous la forme d’un sel anhydre blanc ou hydraté bleu. C’est sous cet aspect qu’on le trouve principalement dans le commerce. Il revêt de nombreux noms (à découvrir dans ce tutoriel) dont le plus connu est « vitriol bleu ».
Matière première essentielle dans de nombreux domaines, nous allons évoquer dans ce tutoriel les principales utilisations du sulfate cuivrique.
Brunisseur pour métaux ferreux
Ingrédient indispensable à la coloration du fer, le cuivre vitriolé est associé au dioxyde de sélénium et à différents acides (nitrique ou phosphorique) pour oxyder le métal. On obtient alors un changement de couleur de l’acier. En fonction des recettes, il est possible de colorer la surface du métal en jaune, bleu, brun ou noir.
Par exemple, vous pouvez obtenir des éléments gris ou noir (la couleur évolue en fonction du temps de trempage). Il vous suffit de baigner les pièces en fer dans 1L d’eau additionné de 3g d’acide sélénieux, 5g de sulfate de cuivre et de 3.5ml d’acide azotique.
Toutefois, le sel de sélénium étant fortement onéreux, il est plus intéressant d’acheter son brunisseur prêt à l’emploi.
Détecteur d’eau
Le sulfate de cuivre est hygroscopique et bleuit au contact de l’eau ou de la vapeur d’eau. Il passe alors de la forme anhydre à la forme pentahydraté. Il possède des propriétés d’hydratation facilement observables. C’est pourquoi on l’utilise pour détecter la présence d’eau dans les liquides, les aérosols ou l’air ambiant.
Anti-algues
Le vitriol de cuivre est un traitement anti-algues très efficace des eaux de piscine. Dosez à 1g par m3 soit en début de saison, lors d’apport d’eau importante ou avant l’hivernage.
Il est également possible de traiter une mare ou un étang envahi par les algues, et ce, même en présence de poissons. Il ne faut en aucun cas dépasser les doses prescrites sous peine d’empoisonner la faune. Par ailleurs, utilisé annuellement, il peut entraîner des effets néfastes pour l’environnement aquatique. C’est pourquoi il est conseillé d’alterner ou de le remplacer par un traitement à l’eau oxygénée, non polluant.
Fixateur de couleurs
La couperose bleue est un mordant s’utilisant pour fixer et accentuer les teintures végétales appliquées sur le bois.
Pour ce faire, diluez 50g par litre d’eau puis apposer la solution sur le bois. Après séchage, appliquez la teinture végétale.
Bronzage du cuivre
Il est possible de réaliser un bronzage de pièces en cuivre au pinceau. Dans ce cas, l’utilisation de sulfate de cuivre permet d’améliorer l’effet couvrant de la couleur.
Dans un bidon en PEHD, y mettre 500ml de vinaigre blanc, 5g de vitriol de Chypre, 15g de chlorure d’ammonium, 15g de chlorure de sodium et finir par 15ml d’alcali. Fermez rapidement et agitez énergiquement pour assurer un parfait mélange des différents composants.
Puis appliquez la solution en une seule passe (ne pas croiser). Il est possible d’égaliser la couleur à l’aide d’une queue de morue aux fibres sèches. Enfin, laissez sécher complètement.
Vous pouvez recommencez l’opération si vous souhaitez accentuer la teinte.
Anti-fongique pour le bois
Il était courant, au temps de nos aïeuls, d’utiliser le sulfate de deutoxyde de cuivre pour rendre imputrescible les ouvrages extérieurs en bois. Ainsi, les bardages, les clôtures et autres poteaux (qui plus est, enterrés) sont mis à tremper dans une solution aqueuse saturée en cuivre. Un bain dosé à 300g/l maximum est alors préparé en vue d’y immerger les pièces de bois.
Produit vétérinaire
Le vitriol bleu est un ingrédient indispensable dans le monde de l’élevage, et ce, à plusieurs titres :
Tout d’abord, il permet un assèchement des lésions ainsi qu’un durcissement de la corne après parage. Pour ce faire, laisser les animaux stationner 20 minutes dans les pédiluves dosés à 10%.
Il sert également d’apport d’oligo-élément (cuivre), aussi bien en cas de carence en cuivre des végétaux, que des animaux (maladie du tour de l’œil blanc des bovins par exemple).
Enfin, dans les élevages de porcs il s’emploie comme complément minéral dans la nourriture, pour favoriser la prise de poids.
Patine pour le laiton
Le sulfate cuivrique permet d’obtenir des nuances allant du rose au bleu sur le laiton. Les pièces nettoyées, décalaminées, dégraissées seront mises à tremper dans une solution de 200ml d’eau distillée, 15g de sel de cuivre, 10g de thiosulfate de sodium et 5g de bitartrate de potassium.
Rincez à l’aide de neutralisant pour brunisseur et séchez à la sciure de bois chaude.
Bouillie bordelaise
Une des principales utilisations du sulfate de cuivre par les particuliers est la préparation de bouillie bordelaise. Constituée de sulfate de cuivre neutralisé par la chaux, ce fongicide surpuissant permet de protéger les végétaux contre les attaques d’oïdium. Il apparaît alors sur les feuilles des traînées bleu-pâle constituées de sels mixtes d’hydroxyde et de sulfate de cuivre.
Il s’agit de préparer séparément deux solutions : l’une composée de 200g (50 à 100g pour les plantes fragiles) de vitriol bleu dans 2l d’eau. L’autre de 300g d’hydroxyde de calcium dans 4l d’eau froide
Transvasez la solution A dans la solution B puis adjoindre 4L d’eau pour atteindre 10L de bouillie bordelaise. Enfin, laissez reposer 1 journée avant utilisation.
Encre pour zinc
Il s’agit d’une encre cuivrée préparée à l’aide de 200ml d’encre de Chine, 60g de couperose bleue et 2g de noir de fumée. Secouer l’ensemble pour rendre la préparation homogène et accélérer la dilution des composants.
Il est alors possible d’écrire sur les supports en zinc même si la visibilité n’est pas du meilleur rendu.
Quelle que soit la préparation réalisée, il est important de garder à l’esprit que le sulfate de cuivre est un produit chimique nocif pour l’homme comme pour l’environnement. De fait, il est essentiel de prendre les précautions qui s’imposent lors de sa manipulation : porter des gants, une combinaison et un masque de protection des voies respiratoires.
Par ailleurs, il est très toxique pour les organismes aquatiques (marins tout particulièrement). De plus, le cuivre qui le compose n’est pas biodégradable et peut s’accumuler dans les sols, notamment au pied des pentes. L’érosion hydrique ou éolienne des sols peut alors devenir une source significative de transfert de pollution.