Le marché de l’hygiène sous tension
En ces temps de Covid-19, nous vivons une ère bien particulière. En ce sens que toutes nos habitudes, notre quotidien mais également nos projets ont été bouleversés. Ce que l’on croyait acquis n’est plus. Et nous devons nous adapter au plus vite si l’on ne veut pas être un dommage collatéral de la pandémie.
Et il en est de même pour nos entreprises, quel que soit le secteur d’activité. Celui de l’hygiène par exemple doit faire face à une double mutation. Il doit s’adapter à la fois aux évolutions de la réglementation européenne ainsi qu’aux changements des habitudes des consommateurs, désormais friands de produits désinfectants et virucides.
L’acide sulfurique bientôt réglementé
Après les restrictions portant sur l’acide nitrique et l’eau oxygénée, la réglementation sur les précurseurs d’explosifs a jeté son dévolu sur l’acide sulfurique. Ce dernier sera désormais interdit à la vente mais également à la détention et à l’usage par les particuliers.
De fait, les fabricants doivent revoir la distribution de maintes références dont les déboucheurs, les décapants et autres nettoyants. Car oui, le sulfate d’hydrogène est un composant essentiel de nombreux produits de notre quotidien. En conséquence, l’interdiction de vendre ces produits en libre service en magasin prendra effet à partir du 1er février 2021.
Plutôt que de subir cette nouvelle législation, la marque Starwax a décidé de prendre les devants. Dans un souci d’anticipation, elle arrêtera donc la commercialisation de son déboucheur spécial wc dès le 1er novembre.
Par ailleurs, Starwax souhaite proposer au consommateur une réponse à ses besoins dans le respect de la réglementation. Vous pourrez donc découvrir prochainement un déboucheur wc composé de soude, de Javel et de potasse. Ainsi, dès le 1er décembre, vous retrouverez ce déboucheur sans acide dans les rayons de vos magasins.
Désinfectants et virucides, victimes de leurs succès
La situation inédite que nous vivons actuellement met à mal certaines matières actives essentielles pour la formulation des désinfectants et virucides. Le chlorure de benzalkonium pour n’en citer qu’une, connait une raréfaction sur le marché européen. Les producteurs locaux étant dans l’impossibilité de satisfaire la demande voient son prix s’envoler de +70%.
En effet, la crise sanitaire actuelle engendre une forte demande de produits de désinfection et de gels hydroalcooliques. A l’inverse on constate une activité douanière et portuaire ralentie ainsi que des capacités de production réduite. L’ensemble de ses paramètres engendre des tensions sans précédent dans le monde de la chimie. Mais cette situation se répercute aussi sur d’autres secteurs (médical notamment) et d’autres produits (à l’instar des anti-dépôts verts).
Le cas des alcools éthyliques et isopropyliques est également intéressant. Substance indispensable pour la confection des solutions hydroalcooliques, ils ont subit une croissance comprise entre 30% (éthanol) et 240% (isopropanol) de leur cours.
Malgré tout, les fabricants de produits d’entretien ont largement contenu ces hausses pendant plusieurs mois. Mais, cette situation n’étant pas pérenne pour leur entreprise, nous avons pu constater une hausse de 5 à 10% sur certaines références. Toutefois, beaucoup ont fait le choix de ne pas impacter les solutions désinfectantes de la même manière compte tenu du contexte sanitaire.
EPI : les prix s’envolent !
Rappelez-vous, en début d’année une boîte de 100 gants en latex jetables se vendait aux alentours de 8.00€ TTC. Aujourd’hui, vous en trouverez difficilement sous la barre des 15.00€ TTC. Idem pour le nitrile, si ce n’est pire encore. Il n’y a que le vinyle, dont la résistance et la sensitivité sont médiocres, qui se trouve aisément sur le marché français.
Les problèmes d’approvisionnement ne viennent pas seulement d’une explosion de la demande. Ils sont liés principalement aux fortes tensions sino-américaines. Tandis que l’Europe avait pour habitude de se fournir auprès du Viêtnam, de la Malaisie ou de l’Indonésie, les Etats-Unis, eux, se concentraient principalement sur la Chine. Mais depuis l’arrivée de l’administration Trump à la présidence, le jeu des chaises musicales s’est mis en route. Les américains se sont rapprochés de nos fournisseurs historiques tout en doublant la mise afin de s’accaparer les stocks disponibles.
Les Européens n’ont plus d’autres choix que de nouer des partenariats avec les entreprises chinoises afin de pallier aux retards de livraisons annoncées. En effet, les fabricants vietnamiens ou malaisiens ne répondent plus, leurs carnets de commandes étant saturés jusqu’au mois de mars 2021 si ce n’est plus.
Bref, qu’il s’agisse de gants, de lunettes, de combinaisons jetables, de masques FFP2 ou FFP3, le bilan est identique : l’Europe est à sec. En cherchant bien vous trouverez toujours une source pour vous fournir mais il faudra certainement y mettre le prix !